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04 - Une morale sans OGM


image pixabay


Dans les épisodes précédent nous avons vu qu'une morale objective a l'avantage d'être permanente, universelle, et qu'elle concourt à la paix sociale.


Mais cette morale est elle bio ? Que signifient le terme "droit naturel" ? De quelle nature parle-t'on ?


On peut faire pousser des oranges dans le désert, et peut-être des pommes de terre sur Mars, mais cela demande des moyens importants, un soin permanent. Les cultures industrielles ont des conséquences sur l'environnement qui questionnent leur aptitude à la pérennité. De telles cultures sont dites artificielles.


De la même manière, une morale artificielle demande des moyens de coercition importants. A l'inverse une morale naturelle repousse comme du chiendent dans une population dès qu'on cesse de l'endoctriner.



La "natur-A" n'est pas la "natur-E"


Je n'ai pas tiré le principe d'une morale objective de mon chapeau, il nous vient de la sagesse occidentale qui le formule sous le nom de "droit naturel".


Attention ! Ce terme "naturel" est difficile à comprendre pour les occidentaux éduqués. Est-ce que le droit naturel s'applique aux animaux ? Et bien non justement, la morale est spécifique à l'homme, et le comportement des animaux ne sert pas de référence naturelle au comportement humain.


Dans ce contexte la "nature" humaine doit être comprise comme l'ensemble des caractéristiques que je possède du fait de ma naissance. Cette confusion remonte aux multiples sens du mot "natura" en latin (et je vous laisse consulter le dictionnaire).


Et il est des caractéristiques que seul possède l'être humain. Si vous n'en êtes pas convaincu, observez les réalisations humaines, ne serais-ce que l'écran que vous avez devans les yeux, et remontez de la réalisation à ses causes. Seul l'esprit humain est capable de telles réalisations.


Ce "droit" qui est à l'origine un devoir


Dans l'expression "droit naturel", il y a aussi le mot "droit" qui prête à confusion à notre époque. Nous sommes habitués à ce que "les droits" soient d'abord des obligation qu'un autre aurait envers nous.


En sagesse occidentale, "le droit" fait référence à des obligations que chaque individu est tenu de respecter, envers lui-même, et envers les autres. Il existe plusieurs forme de droit, et celui qui est en rapport direct avec la morale est le droit naturel.


Par parenthèse, il existe également un droit dit "positif", qui s'ajoute au droit naturel. Le droit positif est artificiel en ce sens qu'il est le produit de décisions humaines. Le droit positif comporte une part de subjectivité, l'arbitraire culturel.


En toute logique, il me semble que ce qui est objectif et naturel est prioritaire et plus durable que ce qui est subjectif et artificiel. C'est aussi ce qu'affirme la sagesse occidentale qui place les obligations du droit naturel avant celles du droit positif. Fin de la parenthèse.


Quelques exemples


Revenons à la morale et au droit naturel. Quelles sont ses obligation qui me viennent de la "natura", du fait même de ma naissance ? Commençons par quelques illustrations.


L'être humain possède la capacité de discerner le résultat objectif, la finalité que porte une action en elle-même, dans un contexte spécifique. Nous faisons tout le temps cette opération sans nous en rendre compte.


Si je vois quelqu'un démonter un téléphone portable, c'est sans doute pour le réparer. Quand je vois mon fils se jeter dans mes bras en souriant, c'est pour manifester son affection. Quand je frappe quelqu'un, c'est pour me défendre.


Et la moralité d'un acte c'est l'alignement d'un acte avec sa finalité objective. Si on démonte un téléphone pour nuire à son propriétaire, ou qu'on se jette dans les bras de quelqu'un pour détourner son attention, ou qu'on frappe pour s'emparer de ses biens, alors on a quitté le droit chemin.


Dans chacune de ces situations, notre esprit possède une tendance naturelle a chercher une fin objective et à la comparer avec le résultat de l'acte.


Deux bonnes nouvelles


Cette recherche des fin objective est à la fois spontanée et mystérieuse. Il faut parfois remonter loin dans le raisonnement philosophique pour discerner l'objectivité naturelle d'un tel jugement.


Et la première bonne nouvelle c'est que ce travail a déjà été fait et bien fait. Depuis 2500 ans les chercheurs de la sagesse occidentale ont disséqué leurs actions et celles des autres et établi des méthodes pour analyser un acte et établir sa fin objective, c'est un des aspects du droit naturel.


La seconde bonne nouvelle c'est que dans notre vie quotidienne nous n'avons pas à nous préoccuper de ces recherches. En effet nous ne sommes pas tous des philosophes et des juristes et la morale serait impossible à faire appliquer si nous devions sans cesse nous référer à des règles et des méthodes complexes.


Un droit que nous portons en nous


Dans notre quotidien, la fin objective nous apparaît clairement, comme dans l'exemple du mensonge ou de la goinfrerie, pas besoin d'études pour comprendre que le but de l'acte de manger c'est se nourrir, ou que parler c'est fondamentalement dire une chose que l'on croit vrai et que nous avons à l'esprit.


Et pour les situations plus complexe, les chercheurs ont observé la présence, chez la plupart de gens et a un degré plus ou moins fort, d'un sens moral inné qui parvient à la bonne conclusion sans pouvoir reconstituer les étapes d'un raisonnement.


L'existence de ce sens inné est cohérente avec l'aspect objectif de la moral. Si vous avez déjà fait des mathématiques, vous avez peut-être vécu des situations ou vous devinez la solution d'une équation, ou en informatique vous savez parfois d'instinct où se trouve la source d'un problème.


Dans ces situations vous avez affaire à une réalité cohérente, structurée. C'est pour cela que les choses sont là où vous vous attendiez à ce qu'elle soient.


En morale c'est la même chose, il y a une structure, une logique qui fait que d'instinct on parvient à répondre à la question "quelle est la fin objective que devrait avoir mon action ?".


L'humain "est" son mode d'emploi


Bon, c'est bien joli tout ça ! Mais quelles sont les conclusions de ces fameux chercheurs ? Où se trouve le mode d'emploi du comportement humain ?


Cette série d'article a pour objet de partager le contexte dans lequel j'ai pris connaissance de la morale objective, de faire état des points de repères qui permettent d'accéder à son contenu et à ses méthodes.


Le contenu de la morale objective est d'abord à rechercher en vous-même. Vous êtes votre propre mode d'emploi. La disposition de vos organes, chacune de vos facultés, le rapport que vous entretenez avec les gens et les choses, tout cela recèle un contenu moral que vous pouvez expérimenter et découvrir par vous-même.


C'est cependant un voyage semé d'embûches car votre raison et votre sens moral peuvent être obscurcis par d'autres forces, comme vos passions. Souvent, avant de faire fonctionner votre intelligence, vous devrez discipliner votre cerveau et votre corps.


Pour vous guider dans ce voyage, lors du prochain épisode nous verrons quel sont l'état d'esprit, le mode de vie et même le régime alimentaire (sans OGM ?) qui permettent d'avancer vers une vision plus claire de la morale objective.

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