top of page

02 - L'éternité, c'est long ...

... surtout vers la fin (Woody Allen, Dieu, Shakespeare... et moi, 1975)

Série "les fondements objectifs de la morale", épisode 2.


Les fondements objectifs de la morale


Dans l'épisode précédent nous nous sommes parti à la recherche des fondements objectifs de la morale. Il ne s'agit pas ici de rechercher un contenu, un code de loi qui a été déjà formulé mille fois, mais de comprendre d'ou sort ce contenu moral. Je voudrai vous montrer comment on peut définir rigoureusement et décrire ces réalités que sont les forces morales.


Un peu comme on étudie un phénomène physique, on peut parler de morale avec des termes simples et réfléchir aux implications et aux conséquences de cette définition. Et si l'analyse est conforme au réel, alors nous serons capables de faire des hypothèses et de les vérifier, en bon chercheur.


Et au bout de ce chemin vous aurez les clés pour pleinement comprendre et juger les préceptes moraux transmis par la sagesse occidentale. Vous ferez usage de discernement pleinement éclairé pour vous faire une opinion et tirer partie des énergies spirituelles pour atteindre votre potentiel, embellir votre vie et celle de vos proches.


Du relatif à l'objectif


Pour commencer, explorons la question de la 'durée de vie' des règles morales.


On a définit la morale par l'alignement entre la fin objective d'un acte humain d'une part et l'acte effectivement réalisé d'autre part. Par exemple lorsque je me met au lit, la fin objective est le repos afin de reconstituer mes forces. Si je reste au lit douze heures par jour sans raison, alors l'acte n'est pas aligné avec sa fin.


Précédemment, je me posais la question de savoir depuis quand les préceptes moraux existent ? Si ils sont une émanation de la culture humaine, et bien on peut dire qu'il y a toujours eu des préceptes, mais que leur contenu à changé avec les sociétés. Avec la morale relativiste, ce qui était bon hier (l'eugénisme au début du XXe siècle), peut devenir mauvais demain, puis à nouveau acceptable le siècle suivant.


Mais si on définit la moralité d'un acte par sa fin objective, alors ça n'est plus la même chose. La finalité n'évolue pas avec les cultures ou les connaissances. Avec cette démarche, la morale est inscrite dans la réalité même, et ses préceptes sont éternels.


Ils ne varient pas en fonction des humeurs du moment et ne dépendent pas du contexte, des circonstances, des intentions de la personne qui agit, de sa culture, de sa maturité, de son milieu social, de sa richesse.


On peut ainsi considérer la moralité de l'acte en soi. Par exemple mentir est toujours une déviation de la fin objective, c'est toujours un mal.


Vraiment pas d'exception ?


Lorsque l'acte et sa fin ne sont pas aligné, on parle de faute morale, ou de mauvaise action. Il ne s'agit pas d'un jugement de valeur arbitraire, mais d'une simple définition.


Le premier résultat de la faute morale est interne à la personne qui agit. Il sait qu'il n'est pas aligné sur sa boussole morale. On dit qu'il a mauvaise conscience, ou qu'il ressent de la culpabilité. Lorsque ce sentiment se prolonge il déséquilibre en cascade les niveaux psychologiques et biologique.


Quand même, il y a des situations ou un mensonge est un moindre mal non ? Bien sur, il y a des circonstances ou nous sommes contraint de mentir, pour éviter un mal plus grave. C'est pour cela qu'on parle de moindre mal.


Pour autant je n'ai pas besoin d'amender ma définition, l'acte reste mauvais en soi, il n'y a pas d'exception.


Lorsque l'on cherche à discerner la moralité d'une situation spécifique, on va tenir compte des circonstances et de l'intention, mais au départ, même si la gravité d'une faute morale peut être atténuée par les circonstances et les intentions, ça reste une faute morale, par simple définition.


Ici, dans un esprit de recherche et de connaissance des réalités humaines, nous cherchons à établir un critère objectif de la moralité d'un acte et à explorer les conséquences de cette démarche.


Et les autres cultures ?


En plus d'être éternelles, les règles morales sont universelles. La fin objective d'une action ne dépend pas de la personne qui agit, ni de son contexte culturel.


Chaque communauté humaine possède une sensibilité qui modifie légèrement la hiérarchie des fautes morales, il y a des différences d'interprétation d'une même réalité, et même un certain aveuglement parfois.


Pourtant le vol, la trahison, le mensonge, la médisance, la goinfrerie, l'infidélité, sont des actes qu'aucun parent d'aucune culture ne reconnaîtrait publiquement comme souhaitable et bénéfique, comme devant être enseigné et favorisé chez leurs enfants.


Face à l'objectivité morale, il existe un arbitraire culturel plus ou moins développé. Et le chemin de la civilisation est peut-être celui qui libère la société de l'arbitraire et le conduit vers des comportements objectivement droits.


Les conséquence d'une morale jetable


Dans le prochain épisode nous approfondirons les conséquences individuelles et collectives d'une bonne définition de la morale.


Des penseurs ont décroché la morale de sa source objective à partir du constat que tout jugement moral est destructeur et qu'il entraîne des conflits. Ils l'on fait dans l'espoir d'établir une paix universelle.


Et si ils s'étaient radicalement trompés ? D'où viennent les guerres industrielles et les incessants conflits sociaux contemporains ? Quels sont les circonstances et les formes d'éducation qui les ont rendu possibles ?

bottom of page