Faire bouger les lignes
Le "décentralisme" est un terme définit par Wilhem Röpke dans "au delà de l'offre et de la demande".
Ropke constate qu'on peut désigner une force politique qui dépasse le clivage droite-gauche et dont la caractéristique est la centralisation des décisions. Il appelle cette force le centralisme. Cette force politique est caractérisée par une tendance à l'organisation rigide et bureaucratique, par une expansion croissante du domaine d'intervention de l'État, par la destruction des structures traditionnelles. En matière économique le centralisme provoque un interventionnisme fort de type keynésien.
La social-démocratie qui domine aujourd'hui est l'expression contemporaine de la politique centraliste. La social-démocratie à une filiation qui remonte au socialisme et au communisme qui sont d'autres variantes du centralisme.
A l'opposée, une autre force politique repose sur l'initiative individuelle, les ordres auto-organisés, et l'importance de la liberté économique. Cette force est appelée décentralisme dans la traduction de l'ouvrage de Ropke.
Le décentralisme s'incarne dans le conservatisme et le libéralisme. On voit parfois le terme de "ordo-libéralisme".
Coalition
Les partisans du centralisme ont aujourd'hui acquis une situation de quasi-monopole dans les postes qui relèvent du pouvoir politique. En particulier dans l'État et les médias d'information.
Ils ont moins de soutiens dans le monde des affaires, mais parviennent à terroriser les entrepreneurs par des règlements et taxation arbitraire du coté de l'État et des campagnes de destruction de la réputation du coté des médias.
Ces deux pouvoirs, l'État et les médias sont unis par une vision centraliste de la politique et se soutiennent mutuellement. Ils forment un adversaire formidable à toute autre force politique.
Une illustration de cette observation est donnée par les élections américaines de 2016 et 2020, ainsi que par le comportement de la justice et des médias durant tout le mandat de Donald Trump.
Durant ces événements, la presse occidentale dans sa quasi-totalité, gauche et droite confondus, ont lutté ouvertement contre Donald Trump.
Je n'y vois pas une forme de complot centralisé, mais plutôt l'expression d'une forme de conviction religieuse. Le tenants du centralisme ont une vision uniforme de la réalité et ils n'ont pas besoin de se concerter pour la défendre.
Et le président Trump a attaqué les dogmes centralistes, il a remis en cause le bien-fondé des organismes de régulation internationaux, en même temps que les fondements moraux relativistes.
L'ordre organisé dans un système complexe
Pour résumer, la grande faiblesse du centralisme est sa dépendance toujours croissante à l'argent public.
En effet comme le suggère Hayek, tenter d'imposer un ordre organisé à un système complexe est une tâche qui demande des moyens colossaux.
Par exemple pour l'économie il faut collecter un nombre incalculables de paramètres, produire une modélisation de l'économie en tenant compte de tous ces paramètres, puis enfin en dégager des principes d'action pour influer sur l'économie.
Toutes ces actions demandent à la fois des moyens importants, et entraînent l'État à une attitude inquisitoriale qui restreint les libertés et influe sur l'économie.
En voulant analyser l'économie, l'action de l'État la perturbe et modifie le comportement des individus. Quoi que l'on fasse le modèle sera approximatif et il sera impossible d'établir des prédictions.
Faiblesses
Une façon efficace de lutter contre le centralisme est de cesser d'enrichir l'État. Une forme de résistance fiscale devra un jour ou l'autre être appliquée. En pratique cette résistance est rendue difficile par la digitalisation de l'imposition et de l'argent.
En dehors de la résistance active à l’impôt, l'État centraliste s’affaiblit mécaniquement en raison de son inefficacité économique et de sa faiblesse morale.
L'économie sociale démocrate aboutit à voter toujours plus de subventions à toujours plus de personnes. Mécaniquement l'économie libre s'affaiblit et il y a de moins en moins de ressources.
Et la faiblesse morale des centralistes les empêchent d'en appeler à la rigueur dans la gestion des dépenses, car une telle rigueur s'appuie sur les "valeurs naturelles" qui sont rejetées et ont été étouffées par les écoles publiques.
Le candidat décentraliste idéal
L'autre façon de lutter est de voter pour des candidats décentralistes. Cependant de tels candidats doivent faire face à la coalition de l'État et des médias et ne peuvent pas émerger aisément.
Seul un individu à la fois influent et autonome peut s'affirmer face aux forces centralistes. Il peut s'agir d'un milliardaire comme Donald Trump, qui aura les capacités médiatiques et juridiques pour se défendre.
A l'inverse un François Fillon n'a pas pu résister.
Un autre type d'individu pourrait réussir, qui serait à l'inverse une forme de Saint, une personne d'une très haute stature morale, et ayant menée une vie exempte de tout événement qui pourrait être retourné contre lui par les médias et les juges.
Un aperçu de la résistance centraliste
L'élection américaine de 2020 nous donne à voir ce qui se passe lorsque le centralisme se défend face à une puissante prise de pouvoir décentraliste.
On voit chaque personne dotée d'un peu d'influence tenter d'empêcher la possibilité de ré-élection du candidat décentraliste. Ils n'ont aucunement besoin de se coordonner.
Chaque employé lié au scrutin estime que le résultat en faveur de Biden est définitif, comme chaque journaliste. Et ils feront tout pour maintenir cette version des faits.
De même les juges ont un a-priori qui les pousse à rendre impossible la remise en cause des résultats. Je pense qu'ils sont de bonne foi, mais que si la situation était inversée ils ne seraient pas aussi zélés.
On voit ici le centralisme attaqué au cœur de ses convictions et n'imaginant pas que des gens raisonnables puissent penser autrement.
Préparer le retour du décentralisme
Le centralisme aboutit progressivement à des problèmes graves qui sont de plus en plus difficiles à masquer. On peut parler de déclin, mais pas encore d'effondrement, de régression des libertés, mais pas encore de totalitarisme.
Les thèmes culturels de la sagesse occidentale reviennent sur le devant de la scène médiatique : famille, religion, responsabilité individuelle etc. Cependant ces thèmes ont été la cible de la déconstruction progressiste et il faut rétablir leur image.
Il faut que chacun se réapproprie les modes de pensée de la sagesse occidentale et réactualise son message éternel.
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