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01 - Morale déboussolée



Le sens moral sens dessus dessous

La morale est ce qui nous permet à chacun, dans le silence de notre conscience, de décider si nos actes sont bons ou non.

En général nous observons en nous une boussole morale. Comment s'est-elle formée ?

L'opinion "médiatiquement correcte" est que le sens moral est acquis lors de l'éducation, en fonction du milieu familial et de mille autres influences "culturelles".

Selon cette opinion, le contenu de la morale peut changer avec le temps. Et pour prouver cette opinion, on aura tendance à observer l'évolution de la société occidentale depuis deux siècles.

Deux siècles qui ont vu se succéder des situations inhumaines qui ont nous ont fait perdre nos repères : misère de l'exploitation à la "germinal", les horreurs des régimes autoritaires à l'échelle industrielle, en particulier les dictatures communistes.

Evolution qui s'est accélérée peu après des massacres qui ont laissé nos sociétés déboussolées (les deux guerres mondiales).

Alors, la morale a-t'elle fondamentalement changée durant ces années ? Ou est-ce que les humains, blessés par l'Histoire, et ont fermé les yeux pour supporter la douleur ?

Maintenant la blessure est cicatrisée, la douleur est sous contrôle.

Ouvrons les yeux.


A la recherche du sens moral

Longtemps j'ai essayé de me conformer à l'opinion médiatique, assénée à longueur d'articles, de chansons, de films et de séries.

C'est bien pratique comme opinion. Si il n'y a pas de fondement objectif à la morale, le mal n'existe pas, et je peux faire ce que je veux tant que ça ne nuit pas à autrui. ou tant que je ne me fait pas attraper.

C'est confortable lorsque je suis seul et que je n'ai pas de responsabilités. Mais est-ce suffisant pour élever un enfant ? Et en temps de guerre il faut bien nuire à son adversaire. Et si je nuis à autrui que va-t'il se passer ? qui décide ce que "nuire" signifie ?

Il y a en moi quelque chose qui résiste. Une intuition que le bien c'est une notion aussi réelle que la gravité.

La gravité donne forme à notre univers, elle indique la voie à suivre pour la matière qui ne peux pas lui résister. La morale donne forme à notre conscience, elle indique les actions à suivre à l'échelle de l'individu. Elle est accessible aux cœurs simples.

Réaliser que le comportement humain repose sur des fondements objectifs amène à se poser des questions intéressantes :


Depuis quand ces principes existent-ils ?

  • si il y a des règle, est-ce que je suis vraiment libre ?

  • est-ce qu'il y a des exceptions ? une souplesse d'interprétation ?

  • si la loi morale est inscrite dans la réalité même, pourquoi l'être humain peut refuser de l'appliquer ?

A l'inverse, refuser les fondements objectifs de la morale ferme la réflexion :

  • si la morale est le résultat d'un consensus social, alors elle est fluctuante et inconnaissable

  • c'est un domaine d'experts qui passe par des définitions juridique extérieures à ma conscience

  • dans ce cas, est-ce que je suis plus libre, ou au contraire à la merci d'experts et de groupes de pression ?

C'est ce foisonnement de questions que je veux partager, sans prétentions, mais avec conviction.


Morale des fins objectives

Sans m'intéresser pour l'instant au contenu de la morale, je cherche à en délimiter les contours. Je ne veux plus être à la merci des sondages d'opinion et des théories farfelues qui heurtent le bon sens.

Il me faut quelque chose de solide. Par où commencer ? Peut-être par la fin.

Lorsque j'entreprends une action, l'action en elle-même porte un objectif, une finalité.

Prendre la parole ? La finalité est d'exprimer quelque chose qui se trouve dans mon esprit, et que mon interlocuteur ne peut pas connaitre autrement.

Manger ? La finalité est de combler les besoins de mon corps en nutriments, pour se développer ou combler ce qu'il a utilisé.

Et cette finalité peut être distincte de mon intention.


Question : connaissez-vous une action dont la finalité objective est le plaisir ?

On a tendance à répondre OUI. Je mange une glace pour me faire plaisir.

Mais si on y réfléchit, le plaisir est toujours un effet d'une action, pas sa finalité objective.


La morale molle

La morale de la finalité objective est donc une piste pour fonder une morale : examiner si l'action que j'entreprends est en accord avec sa fin objective.

C'est très exigeant, mais au moins c'est une piste. C'est le principe défendu par la sagesse occidentale, ou encore le simple bon sens.

Avant d'approfondir ce principe, d'observer ce qu'il implique, comparons le à la morale relativiste, que j'appelle morale molle..

La morale molle c'est celle qui se limite à "ne pas faire aux autres ce qu'on ne veut pas qu'on nous fasse".

C'est peut-être le seul principe qu'on peut défendre si on veut éviter la morale de la fin objective. Dans la morale molle, l'individu n'est déterminé par rien et il n'existe aucun contre-pouvoir pour entraver ses désirs, même les plus destructeurs.

Par exemple celui qui désire ne rien faire, ou qui désire se détruire, ne peut qu'être conforté dans son choix. A l'inverse, celui qui considère que le sommeil a pour finalité de reposer son corps avant l'activité ne peut pas passer ses journées au lit.

Et lorsqu'on cherche à élever un enfant, la morale molle n'est d'aucun secours, c'est même un obstacle qui va le tirer vers le bas.


Comment s'en sortir ?

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