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L'Homme décrit par la sagesse occidentale


Dans la sagesse occidentale, la vie est un voyage et l'Homme possède un esprit qui peut déployer des qualités morales, comme un navire déploie ses voiles pour une traversée...


L'Homme, toujours l'homme, et la Femme alors ?

Lorsque j'ai abordé les analyses et les méthodes de la sagesse occidentale, j'ai été dérouté par certains termes qui paraissent familiers mais qui ont un contenu très différent de l'usage courant.

Un de ces termes est le mot "Homme". L'Homme avec une majuscule c'est un terme qui rend compte d'une réalité bien précise et bien plus étendue que l'homme sans majuscule, celui des droits humains ou des chaussures pour homme.

Pour commencer il faut rappeler que, avec sa majuscule le terme renvoie à l'humanité dans son ensemble, et pas à l'individu qui peut être homme ou femme. Certains ne trouvent pas ça très juste, mais il faut prendre ça comme une convention, sinon on ne comprend rien aux textes et aux enseignements qui nous sont proposés.


L'humain complet et aboutit

L'Homme décrit par la sagesse occidentale a vocation à devenir vraiment Homme et à tendre vers son plein potentiel.

Les sages ont observé l'être humain et, de génération en génération ils ont mis au jour des propriétés spécifiques.

La partie de l'Homme qui le distingue de l'animal est son esprit, qui comporte deux facultés absentes chez les autres êtres vivants :

  • La capacité d'abstraction avancée, qu'on appelle l'intelligence, et qui va au-delà des opérations permises par le système nerveux.

  • La faculté de distinguer le contenu moral d'un acte et de s'y conformer, qu'on appelle la volonté.

Cette vision de l'Homme conduit à une induction de facultés dites spirituelles, et d'un niveau d'organisation qui émerge du monde matériel. C'est le niveau spirituel.

La sagesse occidentale a soigneusement étudié ce niveau spirituel et a pu en décrire le fonctionnement. Le niveau spirituel interagit avec le niveau animal par l'intermédiaire de certaines émotions, les passions, qui sont la manifestation la plus palpable de l'expression de notre vie spirituelle.

Partant de ces observations, les sages se sont interrogés sur ce qui amène un humain vers le bonheur le plus complet possible, un accomplissement qui tient pleinement compte du niveau spirituel.


Mais c'est quoi ce "niveau spirituel" ?

Là aussi il y a un terme difficile à aborder pour les occidentaux éduqués. J'ai mis du temps à cerner ce qu'est l'esprit, et l'importance fondamentale de cette réalité.

Laissez-vous le temps de découvrir ce qu'est l'esprit, c'est un sujet riche qui est développé au long de plusieurs textes dans ce blog.

Pour l'instant, contentons-nous de dire que, par analogie l'esprit est un organe capable de manipuler des réalités immatérielles, comme les concepts ou les raisonnements. C'est aussi l'organe qui abrite notre conscience spirituelle, qu'il faut distinguer de notre conscience animale (qui a pour organe le cerveau). C'est enfin le lieu de nos décisions morales.


L'humain amputé et triste de l'humanisme

L'humanisme contemporain du début du XXIe siècle, centré sur les droits humains, ne peut accéder à cette description de l'être humain.

Pour le moderne, la description de l'Homme s'arrête à son niveau sensible et psychologique, et aux organes qui portent ce niveau, les sens, le cerveau et le système nerveux. C'est le plus haut niveau d'organisation qui soit accessible de manière objective et vérifiable par nos sens.

Et partant de ce niveau d'organisation, le penseur moderne cherche aussi à comprendre ce qui peut apporter le bonheur à l'être humain. Il doit jeter aux orties toutes les découvertes héritées de la sagesse occidentale.

Mais cette quête semble ne pas aboutir malgré les progrès incroyables de la connaissance dans tous les domaines, y compris la recherche sur le cerveau humain. Il y a quelque chose qui échappe à la pensée dite moderne.

En conséquence, l'Homme contemporain ne parvient pas à atteindre son potentiel, il ne peut pas viser juste dans son élan vers le bonheur, il trébuche sur des obstacles qu'il ne peut pas voir et passe à coté des portes grandes ouvertes de la sagesse occidentales.

Pire que ça, les plus instruits se résignent à une nouvelle forme de sagesse qui prend acte de l'absurdité du monde et tentent de s'en accommoder et de convaincre les autres d'arrêter de penser.


Fonctionnement de la vie spirituelle

Revenons à la raison, et contemplons l'Homme tel qu'il est.

Les sages ont constaté que l'Homme équilibré et heureux possède la capacité remarquable de diriger ses passions et de n'être pas dominé par elles. Diriger, dans ce contexte signifie laisser pleinement s'exprimer les passions lorsqu'elles nous conduisent vers un bonheur durable.

Ainsi la colère doit s'exprimer lorsque c'est nécessaire, et la joie doit être tempérée si les circonstances le demandent.

En plus de cette capacité à diriger ses passions, l'Homme équilibré est caractérisé par des relations sociales et des échanges honnêtes et par sa fidélité à ses serments.

En synthèse, la sagesse occidentale constate que ces comportements spécifiquement humains, dans le meilleur sens du terme, sont l'expression d'un esprit en accord profond avec des forces qui structurent l'espace spirituel, comme les forces physiques structurent le monde matériel.


La physique du bonheur

Un esprit humain est capable de tirer parti de ces forces afin de s'épanouir pleinement, un peu comme une voile est capable de tirer parti du vent, ou une turbine qui convertit l'énergie potentielle de pesanteur en électricité dans un barrage.

Les voiles et les turbines de l'être humain sont appelées les vertus. Acquérir une vertu revient à disposer son intelligence et sa volonté afin de tirer le meilleur parti des forces qui régissent la vie spirituelle, en vue d'atteindre au bonheur, à l'accomplissement, on dit aussi l'actualisation de notre potentiel.

L'accomplissement humain comprend un pendant matériel qui est également important, l'entretien de notre corps, selon deux niveaux :

  • le niveau végétatif, la bonne santé de nos organes

  • le niveau sensible, l'équilibre et l'efficacité de notre système nerveux.

Ce sont les seuls niveaux disponibles pour les penseurs matérialistes.

La sagesse occidentale nous apprend à entretenir notre spiritualité et pour celà il est nécessaire d'en apprendre le plus possible sur les forces qui animent notre vie spirituelle.


Des qualité bien ordonnées

Comme tout ce qui touche à la vie spirituelle, les vertus échappent à l'observation directe et leur liste ne peut qu'être induite de l'observation des comportements humains.

En cherchant à décrire de manière approfondie la vie spirituelle, les sages se sont accordés à constater qu'il existe de nombreuses vertus et que ces vertus sont hiérarchisées entre elles.

Les vertus les plus haut dans la hiérarchie sont celles sans lesquelles il n'est pas possible d'exercer les autres correctement. Il s'agit des quatre vertus cardinales. Les autres vertus sont appelées vertus connexes et sont organisées autour des vertus cardinales.

Les vertus cardinales sont :

  • la force et la tempérance qui règlent en particulier les peurs et les désirs

  • la justice et la prudence qui ordonnent les actes spirituels.


Un grand pas en avant !

J'espère que cette introduction vous permet d'y voir un peu plus clair sur le terme "Homme" que vous rencontrez, et surtout sur la réalité à laquelle il renvoie.

J'espère aussi que vous voulez en savoir plus sur la notion "d'esprit" qui est un aspect fondamental de votre personne.

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